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Petites histoires pour la Terre…

Salut tout le monde ,

Petite humeur littéraire aujourd’hui. Voici trois histoires autour du jardin qui me plaisent bien, vous me direz ce que vous en pensez !

La première, c’est la préférée de Pierre Rabhi :

Un jour dans la forêt était un grand incendie. Tous les animaux fuyaient les uns derrière les autres. Une fois hors de portée du feu, ils se retournèrent, terrifiés et atterrés, ils observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau dasn son bec pour le jeter sur les flammes.

Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :
“- Colibri ! Tu es fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre l’incendie ?
– Non, mais je fais ma part.”

La deuxième est issue d’un conte traditionnel français. Elle m’inspire un rapprochement avec la philosophie de la permaculture, ou peut-être simplement du biomimétisme, en ce sens que la nature cherche toujours à optimiser et non à maximiser :

II y avait une fois un fermier dont les champs et les vignes portaient plus de fruits que ceux de ses voisins. On en parlait dans le pays comme d’un mystère. Certains n’étaient pas loin d’y voir quelque sorcellerie…
Un dimanche matin, au sortir de la messe, ces hommes entraînèrent le fermier à la taverne. El tout en buvant un verre, ils l’entreprirent sur ce sujet.
Si je vous comprends bien, répondit-il, vous pensez que mes terres portent plus de fruits que les autres, et qu’il y a là quelque diablerie !
– Nous le pensons parce que nous le voyons, répliquèrent-ils. Qui pourrait en douter en contemplant chaque année tes récoltes ?
Le fermier réfléchit un instant, puis il reprit :
– Après tout, vous avez peut-être raison. Pourtant je n’y vois pas de diablerie. C’est tout simplement que j’ai le temps et la saison toujours à mon gré. Eux de s’ébahir encore plus :
– Hé donc, comment peux-tu faire ?
– Ah, dit-il, c’est que mon gré suit le gré du temps et des saisons.
Je ne souhaite jamais un autre temps que celui que nous avons. Je ne lutte pas contre les désagréments de nos saisons. Je les accepte et les accompagne, toujours satisfait. Ainsi, j’obtiens toujours de la terre ce qu’elle peut me donner de mieux.

La troisième, c’est un poème de Jacques Prévert. Elle a inspiré un collègue du groupe biodynamie et j’aime assez l’idée :

SOYEZ POLIS

Il faut être très poli avec la terre
Et avec le soleil
Il faut les remercier le matin en se réveillant
Il faut les remercier pour la chaleur
Pour les arbres
Pour les fruits
Pour tout ce qui est bon à manger
Pour tout ce qui est beau à regarder
A toucher
Il faut les remercier
Il ne faut pas les embêter…
Les critiquer
Ils savent ce qu’ils ont à faire
Le soleil et la terre
Alors il faut les laisser faire
Ou bien ils sont capables de se fâcher
Et puis après
On est changé
En courge
En melon d’eau
Ou en pierre à briquet
Et on est bien avancé…
Le soleil est amoureux de la terre
Ça les regarde
C’est leur affaire
Et quand il y a des éclipses
Il n’est pas prudent ni discret de les regarder
Au travers de sales petits morceaux de verre fumé
Ils se disputent
C’est des histoires personnelles
Mieux vaut ne pas s’en mêler
Parce que
Si on s’en mêle on risque d’être changé
En pomme de terre gelée
Ou en fer à friser
Le Soleil aime la terre
La terre aime le soleil
Et elle tourne
Pour se faire admirer
Et le soleil la trouve belle
Et il brille sur elle
Et quand il est fatigué
Il va se coucher
Et la lune se lève
La lune c’est l’ancienne amoureuse du soleil
Mais elle a été jalouse
Et elle a été punie
Elle est devenue toute froide
Et elle sort seulement la nuit
Il faut aussi être très poli avec la lune
Ou sans ça elle peut vous rendre un peu fou
Et elle peut aussi
Si elle veut
Vous changer en bonhomme de neige
En réverbère
Ou en bougie
En somme pour résumer
Deux points, ouvrez les guillemets :
” Il faut que tout le monde soit poli avec le monde ou alors il y a des guerres … des épidémies des tremblements de terre
des paquets de mer des coups de fusil …
Et de grosses méchantes fourmis rouges qui viennent vous dévorer les pieds pendant qu’on dort la nuit. “